À Paris, les grillons ont trouvé chaleur et nourriture entre les rails souterrains.
Le réseau sous-terrain du métro de Paris est une véritable fourmilière humaine. S’il n’est pas exclut d’y croiser quelques rats ou cafards, on y entend parfois un insecte plus insolite : le grillon !
Originaire semble-t-il d’Afghanistan, le grillon dit domestique arrive en France au Moyen-Âge, probablement apporté par les transporteurs d’épices. À Paris, où le climat est moins doux qu’en Orient ou en Provence, les grillons trouvent d’abord refuge chez les boulangers dont le four à bois leur apporte une chaleur suffisante.
C’est probablement avec la disparition progressive des fours à bois que les grillons finissent par se passer le mot pour coloniser un nouvel espace à bonne température : les voies ferrées du métro, où le ballast (les pierres recouvrant le sol entre les rails) leur fournit un espace de vie tout à fait satisfaisant ! Il faut dire qu’il y fait entre 27° en début de matinée et jusqu’à 34° aux heures de pointe !
De nos jours, le grillon du métro se fait plus rare. La disparition du ballast remplacé par du béton sur la ligne 1 a achevé sa disparition entre Vincennes et La Défense, tandis que l’interdiction de fumer (loi Évin) le prive paradoxalement d’une source importante de nourriture, le mégot de cigarette. La Ligue de Protection des Grillons du Métro Parisien (LPGMP) a initié certains repeuplements, et préconise la limitation de la durée des grèves, qui font inévitablement chuter la température du sous-sol métropolitain…
On peut tout de même encore entendre chanter le grillon dans quelques stations des lignes 3 (Gallieni – Pont de Levallois) et 9 (Mairie de Montreuil – Pont de Sèvres) du métro à Paris.