Le calife de Bagdad avait offert offert un pachyderme au souverain carolingien.
Charlemagne aurait été l’heureux possesseur d’un éléphant blanc (albinos) qui finit ses jours en Europe, dans la région du Rhin.
Inquiet du traitement réservé aux chrétiens en Palestine, Charlemagne avait envoyé une ambassade au calife de Bagdad, Haroun al-Rashid1. L’ambassade était partie en 797, menée par un marchand juif parlant l’arabe et nommé Isaac.
La délégation revint en décembre 800, retrouvant Charlemagne à Rome pour son couronnement impérial. Mais ce n’est qu’en 802, soit cinq ans après son départ, qu’Isaac rentra à Aix-la-Chapelle ! Il avait été chargé d’amener à Charlemagne les cadeaux offerts par Haroun al-Rashid.
L’envoyé du roi carolingien aurait ainsi rapporté une clepsydre, des étoffes de soie, et surtout un éléphant blanc, nommé Abûl Abbas. Il semble que Charlemagne ait régulièrement déplacé l’animal avec lui, de palais en palais, parfois même au cours de campagnes militaires. Selon les chroniques, l’éléphant est mort en 810 à Lippeham (Rhénanie).
Les spécialistes estiment que dans les manuscrits carolingiens, toutes les figurations détaillées d’éléphants sont des représentations d’Abûl Abbas. Notamment pour le manuscrit du Commentaire sur les psaumes I-L de Cassiodore (Saint-Denis, début du IXème siècle) : à voir le réalisme de l’oreille, le scribe avait probablement vu l’éléphant par lui-même.
Saviez-vous que 9 français sur 10 descendent de Charlemagne ?
Sources : Jean Favier, Charlemagne (Fayard, 1999) ; Philippe Sénac, Les Carolingiens et al-Andalus : VIIIème – IXème siècles (Maisonneuve & Larose, 2003)
Illustration : BnF
- Les chroniqueurs occidentaux avaient transcrit son nom en Aaron [↩]