Enfouis en 1907 et 1912, ces disques ne devaient être écoutés que cent ans plus tard !
En septembre 2008, la Bibliothèque nationale de France faisait procéder à l’ouverture de deux urnes déposées en 1907 et 1912 dans les sous-sols du palais Garnier à Paris. Ces urnes contenaient des disques ainsi que du matériel pour procéder à leur lecture (gramophone et aiguilles).
C’est le 24 décembre 1907, au cours d’une cérémonie, qu’Alfred Clark, président d’une maison de disque, la Compagnie française du Gramophone, fait don de 24 disques, placés dans deux urnes scellées. Le don sera complété en 1912 par 24 autres disques, ainsi qu’un gramophone.
La condition de ce don était de n’ouvrir les urnes que cent ans plus tard, soit en 2007. L’enfouissement de ce trésor avait ainsi pour but de montrer aux générations futures l’état des techniques d’enregistrement ainsi que de faire entendre la voix des principaux chanteurs de l’époque. Et peut-être aussi de faire un petit coup de pub pour la Compagnie du Gramophone ? :-)
Lors de travaux en 1989, l’Opéra constate que deux urnes ont été fracturées et décide de confier le tout à la Bibliothèque nationale. En 2008, un peu plus de cent ans après le dépôt, on procède à l’ouverture de deux des urnes, après moult précautions : les disques étaient enveloppés dans du papier amianté (voir le reportage vidéo).
Les disques enfouis dans les sous-sols de l’Opéra contenait des œuvres du répertoire classique et lyrique de l’époque (fin XIXè – début XXè siècle). Des opéras enregistrés par des interprètes confirmés (Adelina Patti, Pol Plançon…) mais aussi de jeunes talents (Enrico Caruso).
Les morceaux ont été transférés sur CD et publiés par EMI, société héritière de la Compagnie française du Gramophone, avec le concours de la Bibliothèque nationale et de l’Opéra.
La BNF propose aujourd’hui de sélectionner des enregistrements du XXè siècle afin de les faire (re)découvrir en 2109.